Now, what ?

Énième tentative. Je m'appelle Anouck, j'ai bientôt 23 ans.

Je vis à Lyon avec deux myopes : l'un est trop bruyant, l'autre trop discret. On a pas de chat, parce que j'ai dis non. Tous les matins, je me lève à 7h45 pour être en retard à mon école de théâtre dans le 7ème. Je ne mange pas mon taboulé dans le T2 bondé qui va à la fac, parce que j'oublie ma fourchette.
Après ça, j'écris des pièces, des scénarii, et des tas d'autres trucs avec une guitare. J'ai quelques amis branchés et plein d'amis paumés, alors c'est eux que je préfère. J'ai peur des oiseaux et des animaux morts. J'ai pas de maman, c'est con, mais j'ai un frère pas con du tout.

Comme tout le monde, quoi.


jeudi

Chouettes métaphores et petites lucidités.

C'est cette vieille histoire de vitesse, tu sais. Chacun avance à la sienne, dès qu'on a le bac en poche on prend le risque de perdre de vu nos potes qui n'auraient pas de GPS : on se retrouve 300 bornes plus loin, et entre temps, certains en on vu de belles. Sur le même parcours, y'en a qui se sont perdus des jours entiers, d'autres qui nous ont même pas attendus. Y'a ceux qui ont pris un pic nic et ceux qui ont tunné leur deudeuche. Y'a pas de carte ni de bonne route, y'a juste des petits rendez-vous entre nous, où on se rend compte que le chemin parcouru n'est pas le même.

Quand j'étais toute minus au volant de ma Fiat mention Bien, y'avait tellement de choses que je comprenais pas. Les gens qui se cassent, par exemple. Ils font leur sac et disparaissent, toujours les mêmes destinations, Montréal, Auckland, Lima. Ils reviennent en te faisant comprendre qu'ils ont compris et ça t'énerve. Les hippies baroudeurs m’énervent. Et surtout, j'crois bien que ceux qui déménagent autant essayent de fuir quelque chose. Bref, je comprenais pas.


Et aujourd'hui, c'est bizarre. C'est venu de nulle part, c'est pas comme si j'étais enfermée, c'est même pas comme si j'en avais marre parce que j'en ai pas marre du tout. Mais je me casse. Non, je reste, bien sûr que je reste, y'a bien trop à faire ici, mais dans ma petite tête, je me casse. J'ai envie de partir. Un peu en courant - allez, disons en trottinant. Craquer. Grimper dans un train, avion, même un bus, allez on s'en fout.

Faire un truc absolument stupide qui m'éloigne de tout, qui me catapulte ailleurs avec juste mes ovaires et mon couteau pour me débrouiller. Pas forcément très loin, ni même très longtemps, mais un bain de couleurs, une page blanche, un truc neuf.

J'en suis au point du qui-suis-je où je ne sais même pas s'il faut répondre à ces pulsions-là, ou s'il faut les mettre dans une chaussette. On échappe jamais au qui-suis-je, dès qu'on croit qu'on vient de comprendre une, ou de mettre le doigt sur, dès qu'on croit qu'on sait un peu mieux qui on, enfin.

Tu vois ?


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